Wednesday, July 14, 2010

Biographie d'un des nôtres

Il n’entendit que ses propres cris lors des premières réflexions sur sa rétine, tout était flou, il ne savait ni où il était ni ce qu’il était.

L’image proclamait sa netteté, les couleurs et les allures le rendaient plus éveillé. Il savait déjà qu’il fallait cheminer autour de ces silhouettes et éviter ces marionnettes géantes allogènes … il serpentait.

Il n’était pas seul, il le savait, ayant déjà vu d’autres, même taille et mêmes soucies… ils serpentaient.

Les couleurs se réveillaient pour redormir, pourtant il le faisait aussi.

Les images se répétaient, ces sosies ressemblaient de plus en plus aux marionnettes qu’il avait connues…les miroirs lui chuchotaient que sa mutation était presque accomplie.

Pour confirmer les rumeurs miroitées, il sculptait de petits cris et contemplait leurs tentatives de cheminer autour des silhouettes et de l’éviter … ils serpentaient

Il voulait admirer le déploiement de leurs caractères, il y était un jour mais presque rien retenu, d’ailleurs ils les aimaient.

Il parcourut les années, escaladât des jours difficiles, franchit des moments de joie et de souffrance…il serpentait.

Les petits cris se reflétaient marionnettes et se dispersaient dans toute direction comme le faisaient les gouttelettes d’une des ses larmes en heurtant la fermeté des lois de vie…ils serpentaient.

Tout seul, Il talonnait les minutes mais réalisa qu’il était pourchassé par des chevaliers malades et contagieux, fidèles de sa majesté « l’âge » roi du temps, il poussait des cris, mêmes plus forts que ses premiers, personne n’y était … il essayait de les fuir …il serpentait.

Ils étaient plus rapides, plus forts, plus nombreux … il fut prisonnier

L’image dépossédait sa netteté, les couleurs et les allures se rendaient plus confuses, pourtant de sa cellule pourrie, à travers des barreaux de poussières, il reconnut ses sosies, ils étaient tous claustrés, solitaires … torturés par des promesses de lois chimériques inexistantes, hologrammes de gardes…qui serpentaient

Les couleurs se réveillent toujours pour redormir, lui…non.


(cet article est dedié a tous ceux qui ne trouvent ni loi ni personne pour recolorer la fadeur d'un 3eme âge ...surtout au liban )

6 comments:

  1. c'est le plus sincere poeme que j'ai lu depuis longtemps,

    j'etait completement emu a chaque mot que je lisait.

    Tout simplemet c'est une chanson que je souhaite chanter par Julio

    ReplyDelete
  2. Un tel commentaire, et de votre part , fait toute la difference .

    merci

    ReplyDelete
  3. Je ne sais quel est plus émouvant le poème lui même ou la dédication entre parenthèses...
    Par ce poème tu as certainement rendu la couleur à mes joues timides, Merci.

    ReplyDelete
  4. c la 7eme fois que je reviens relire ... chapeau!

    ReplyDelete
  5. le plus émouvant...ce sont vos commentaires . MERCI !

    ReplyDelete
  6. J'aime bien. Ça me ressemble :)

    ReplyDelete